lundi 21 août 2017

À ma fille dont j'ai rêvé


J'ai envie d'écrire à propos de ces petites filles dont j'ai rêvé mais que je n'ai pas mises au monde.


Je fais un rêve...

Un puissant désir de mettre au monde un enfant de sexe féminin et de l'accompagner dans sa croissance de petite filles, dans ses découvertes et ses expérimentations.
La porter, la soutenir, l'encourager, l'aimer, l'admirer. Je m'imagine pleine de gratitude devant cette petite boule de vie, sauvage, à qui je permettrais de garder la flamme allumée, de s'exprimer dans toute sa splendeur et sa spécificité.
Laisser vivre et grandir cette graine de femme sauvage, la nourrir, l'arroser et en prendre soin.
Allaiter ce bébé ; sentir nos utérus vibrer ensemble sur un accord de quinte do sol ré la mi... et faire vibrer alors ceux de ma mère, ma grand-mère, mon arrière-grand-mère et toutes les précédentes pour entendre un magnifique accord d'harmoniques.
Voir grandir cette jeune fille, voir pousser ses seins, la voir fleurir et s'extasier.
Admirer ses chevilles et ses pieds qui dansent... et ses beaux cheveux lâchés et fous dans le vent.
L'accompagner dans ce passage du devenir femme.
Lui en transmettre la beauté et le privilège afin qu'elle continue de partager cet amour et cet accueil à l'Autre à travers le monde, et qu'elle puisse à son tour déployer son pouvoir de guérison.
La voir devenir femme, sauvage, sorcière. La voir assumer et être fière de ces facettes.
Avoir la fierté de la voir devenir mère avec affirmation, courage et force. Pouvoir la soutenir si elle le souhaite dans les moments de doute ou de fatigue.
L'accompagner afin qu'elle donne à son tour naissance en toute beauté, puissance et autonomie de ses enfants comme de ses projets.
Une femme libre et accomplie.
Pouvoir ensuite lui souffler à l'oreille les recettes des potions magiques, la voir réaliser les siennes propres, et admirer son potentiel de guérisseuse-enchanteresse.
 

Je sens que je découvre tout ça,
que je me permets ce que tant de femmes avant moi n'ont pas connu ! 
J'offre enfin l'amour à ma petite fille intérieure. J'ai tellement envie de le partager et que mes filles en profitent à leur tour sans avoir besoin de passer par la blessure. Qu'elles soient dès le début des femmes accomplies et qu'elles puissent mettre leur présence au service de ce monde sans perdre de temps à se reconstruire et à tâtonner comme je l'ai fait. Mais j'ai aussi envie de leur permettre d'avoir le choix d'expérimenter les errances si elles considèrent que c'est leur chemin.

Surtout, qu'elles soient de rayonnants messagers de la Paix,
Puissantes et bien incarnées !

jeudi 8 septembre 2016

Et si on laissait ENFIN le cordon tranquille ?

Le cordon, ce fameux cordon ombilical...



LA question qui est systématiquement posée lorsqu'une femme accouche à la maison : Et comment tu as fait avec le cordon ???

L'angoisse du père (et de la majorité des gens) lorsqu'une femme accouche "trop" vite : "Mais qu'est-ce que je fais avec le cordon ?"
Comme s'il s'agissait d'un truc vital à gérer... Et qui nous amène à frôler des catastrophes telles qu'on peu lire parfois lors d'accouchements express inopinés : des histoires de femmes ayant accouché dans leur voiture et dont les maris ont paniqué. Un père saisissant son opinel dans la panique d'un accouchement dans la voiture et qui se jette sur le cordon pour le couper, prenant le risque sans le savoir de provoquer une hémorragie ombilicale et de refiler une infection à l'enfant. Un autre se précipitant sur le cordon pour le couper avec ses dents...
Et jamais personne ne pense à rappeler dans les articles qui font la une des pages d'accueil internet que NON, il n'y a aucune urgence à clamper et couper un cordon... Entraînant dans l'inconscient collectif l'entretien de cette croyance que laisser un enfant relié par son cordon au placenta est un danger vital. Il y a plein d'autres urgences à gérer à ce moment-là mais celle-ci n'en est surtout pas une, au contraire, le cordon laissé intact peut permettre à un enfant mis à mal lors de l'accouchement de récupérer progressivement sans complications graves ! Et cela même en cas de "cordon autour du cou", l'angoisse majeure de la plupart des parents (qui fut la mienne lors de ma première grossesse avant information). Alors que 20% des enfants naissent avec des circulaires de cordon même serrés et ceux-ci ne nécessitent pas d'être coupés.


Mais comment l'expliquer quand les médecins et les sages-femmes hospitalières eux-mêmes en sont persuadés ?

Je me souviens m'être décomposée le jour où une interne en médecine vient nous faire un cours sur le circulation fœtale et nous explique qu'à la naissance il faut clamper au plus vite le cordon pour que la circulation fœtale se transforme en circulation néo-natale, et que sinon l'enfant risque de se vider de son sang dans le placenta...
Je n'ai pas pu m'empêcher d'intervenir et de réexpliquer les choses patiemment.

Mais comment l'espèce humaine a-t-elle donc survécu avant l'avènement du clamp en plastique? Un vrai miracle !

Le pire a été le jour où j'ai passé mon oral de réanimation néo-natale et que la sage-femme m'a demandé ce que je faisais si je me trouvais devant la situation d'un accouchement inopiné à domicile en attendant le SAMU.
J'explique que je sèche le bébé, j'apporte un chauffage d'appoint si possible, je couvre l'enfant et sa mère et le laisse en peau à peau sur sa mère.
_ Et le cordon !? me dit-elle, qu'allez-vous faire pour la délivrance ?
_ J'attends. Il n'y a pas d'urgence à couper le cordon, je fais la délivrance avec le cordon attaché, ce n'est pas grave.
_ Quoi ??? Non mais n'importe quoi ? Vous allez le laisser attaché à son placenta une demi-heure ? Mais ça va pas ? Vous allez chercher des ciseaux propres, du fil et vous coupez !
Je rétorque que je ne vais pas risquer de lui filer une infection avec des ciseaux de cuisine !
_ Mais, répond-elle, on le prendra en charge, il aura des antibiotiques et du sérum anti-tétanique ensuite à la maternité. Non mais n'importe quoi !
J'ai oublié toutes les inepties qu'elle m'a ensuite sorties sur le fait de ne pas clamper et couper un cordon, en cherchant à me faire passer devant la classe pour la dernière des imbéciles.
Je me mordais la langue. Je bouillais de lui répondre que mon fils était resté accroché à son placenta 6 heures après la délivrance avant qu'on ne fasse quelque chose avec le cordon et qu'il allait très bien ! Et que la nature avait certainement prévu que les femmes accouchent de leur bébé seules et sans paires de ciseaux ni clamp, sinon nous ne serions pas là aujourd'hui...
Bref, je me suis contentée de sourire et de passer pour une idiote.


Donc, je m'exprime aujourd'hui pour raconter comment peut se passer une délivrance normale et naturelle.




   Après la naissance de l'enfant, la mère attrape son bébé contre elle. Quelques minutes (heures parfois...) plus tard elle donnera naissance au placenta. Pendant ce temps, le cordon bat. L'enfant qui s'adapte à son atterrissage est ainsi encore oxygéné par le placenta en plus de sa respiration qui se met en place progressivement, permettant à la circulation fœtale de passer tranquillement à une circulation "terrestre". De plus, cela lui permet de récupérer le sang qui se trouve dans le placenta, progressivement, certains disent que jusqu'à 500g de sang peuvent se trouver dans le placenta au moment de l'accouchement et cela lui permettra d'avoir un bon volume sanguin et peu de risques d'anémie par la suite.

   On parle souvent du clampage "retardé" du cordon en maternité qui consiste à laisser le cordon battre 1 à 5' après la naissance avant de clamper... Mais... pourquoi 5 min maximum, et après ?
L'observation de femmes ayant accouché à domicile montre que le cordon peut battre jusqu'à 30 minutes après la naissance ! (et peut-être plus ?)

   Pour la naissance de mon second, je me souviens avoir été interloquée lorsqu'avant de délivrer mon placenta, en réalisant qu'il était décollé, je me suis rendue compte que le cordon battait encore faiblement. Non plus les forts battements du début mais un petit battement finement perceptible au bout des doigts. Et après délivrance, le placenta, pourtant de taille normal était étonnement léger, vidé, et mon fils particulièrement rose foncé ! Puis peu à peu le cordon a blanchi et les vaisseaux se sont totalement collabés une bonne-demi-heure après la naissance.

Une sage sage-femme me racontait un jour (elle effectuait généralement les naissances de placenta avant clampage) qu'une mère avait attrapé son placenta tout chaud et encore tout pulsant et l'avait spontanément posé sur sa joue pour en sentir la moelleuse pulsation... Un doux rappel de sa vie fœtale, durant laquelle nous nous berçons aux doux battements de notre mère et de notre placenta? D'ailleurs avez-vous remarqué qu'à l'échographie, les fœtus ont souvent la tête contre le placenta, comme contre un oreiller ?...
Comment ? Un placenta décollé qui bat encore plusieurs minutes ??? Les médecins savent-ils que c'est possible? Et pourtant c'est logique, si les vaisseaux de l'enfants ne sont pas encore collabés, tant que son cœur bat, les vaisseaux du placenta battent aussi...


Quel est l'autre intérêt à "laisser ce cordon tranquille" avant la délivrance ? Pour la mère...

   Une autre sage sage-femme m'expliquait que le fait de laisser l'enfant rattaché à son placenta faisait qu'une mère qui oublie tout une fois l'enfant dans ses bras, va réaliser ensuite en le mettant au sein et en bougeant, que... "tiens, tiens ! Il reste quelque chose à sortir !", et qu'elle allait donc spontanément se mobiliser et chercher à agir ou se positionner pour faire naître ce placenta.
Cette sage-femme observait très peu de rétentions placentaire en ayant cette approche.
Alors qu'une femme qui vient d'accoucher et qui a son bébé dans ses bras, si le cordon est coupé, peut avoir l'impression que l'accouchement est terminé, elle est fatigué, peut-être a-t-elle des appréhensions à délivrer son placenta et donc "laisse tomber" cette histoire de placenta (ce n'est pas forcément conscient bien sûr !). D'où certaines rétentions placentaires stables qui peuvent entraîner un transfert du domicile vers l'hôpital après la naissance.

Cela peut permettre à la femme de revivre ce 2ème passage par elle-même. Particulièrement quand l'accouchement a été rapide et que la femme s'est laissé surprendre, elle peut avoir besoin de plus de temps pour accepter que la grossesse et l'accouchement sont terminés. Lui laisser le temps de sentir lorsqu'elle est tout à fait prête à tourner la page et à laisser sortir entièrement son bébé.
Certaines vivent comme une violence le fait de couper le cordon et de leur sortir leur placenta avant qu'elles ne pensent à le faire par elles-même. "Déjà ?" disent-elles... Peut-être que juste quelques minutes de plus leur aurait suffit à faire ce deuil et à passer ce cap au moment opportun pour elles.


On peut se demander si cette obsession à couper le cordon au plus vite n'est pas un miroir de nos modes modernes de maternage qui poussent à séparer au plus tôt l'enfant de sa mère par un sevrage imposé et précoce, la chambre seule et le lit à barreaux, la reprise du travail de la mère a 3 mois post-accouchement, etc...

Et si on prenait le temps ??? Le temps à chacun de se séparer en douceur.
La peur c'est que la mère et l'enfant ne se séparent jamais !
Mais si on observait ce qui se passe quand on laisse faire... peut-être qu'on découvrirait tellement de merveilles et finalement, un enfant qui saurait s'éloigner progressivement et sainement de sa mère.



Et ensuite ?
Une fois bébé et son placenta à l'air libre, que faire ?

On parle de plus en plus souvent des bébés-lotus, ces bébés que l'on laisse reliés à leur placenta jusqu'à ce que le cordon sèche et se détache. Pratique que l'on retrouve dans certaines cultures que je ne détaillerai pas ici mais que vous pouvez retrouver sur ce lien duquel j'ai extrait cette photo :
http://www.hellocoton.fr/le-bebe-lotus-5720878

 Et si on souhaite donc séparer bébé de son placenta pourquoi utiliser systématiquement un objet tranchant qui permet donc théoriquement une entrée de germes plus facile par les vaisseaux?

Une pratique intéressante consiste à brûler le cordon...

On brûle avec une bougie à une vingtaine de centimètres du bébé. Ce qui entraîne une douce chaleur le long du cordon jusqu'au nombril de l'enfant... (tiens, tiens, en médecine chinoise, on chauffe justement un point de longévité juste sous le nombril !)
Attention, c'est long ! Il faut plusieurs minutes pour le brûler et ça sent un peu la viande grillée ;)


Et ensuite ? Quels soins au cordon pour le nouveau-né ?

Mais... rien. Rien ??? Comment est-ce possible de ne rien faire ? Pas possible, la nature aurait-elle tout prévu ?

Un bébé né en maternité aura son clamp de Barr en plastique à 1 cm du nombril, nettoyé à chaque change à la biseptine. La norme, d'après les pédiatres est donc de perdre ce morceau de cordon au bout d'une bonne quinzaine de jours, voire d'un mois.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir le cordon de mon fils aîné tomber à 3 jours de vie et le nombril être parfaitement formé à 1 semaine !... Cordon coupé par ma sage-femme à 3-4 cm du nombril, ligaturé par un petit fil et entretenu par une petite poudre à base d'argile blanche, une fois par jour.

Pour mon second, rien de particulier, j'ai fait une petite rasta avec son long morceau de cordon qui est devenu tout sec et d'un beau vert foncé, tombé à 6 jours de vie. Le nombril a continué à saignoter de temps en temps une semaine de plus, j'ai juste mis un peu de poudre d'argile blanche pour la cicatrisation qui s'est faite sans souci.

Les "mamans-natures" utilisent souvent des méthodes type, nettoyage du cordon à la teinture-mère de calendula, poudre d'argile, etc... Pourquoi pas ? ça marche très bien mais comme disait une sage-femme c'est plus parce qu'on n'arrive pas à accepter de rester sans rien faire que par réelle utilité ! ;)

Je me permets de citer une sage-femme qui partageait son expérience et en parlant notamment d'un bébé d'une semaine parfaitement sain, né à domicile qui s'était retrouvé sous antibiotiques car son cordon suintait et sur lequel on avait fait des prélèvements à l'hôpital (inquiet devant cette couleur de cordon) qui retrouvaient de nombreux germes.

"L'odeur est témoin de germes travaillant activement à la cicatrisation du cordon...donc, moins on y touche, plus il y a de germes, mieux c'est ...mais ce n'est pas l'avis bien sûr des recommandations officielles...et c'est valable pour les AAD...et il faut sans doute plus se méfier pour des accouchements ayant bénéficié de tous les germes hospitaliers!
[...]
Nous avons fait notre petite étude en Ardèche sur "nos bébés "nés à domicile en prévenant le laboratoire....
prélèvement à J 3 ou plus, sur cordon qui pue ou suinte.
Presque tous les prélèvements sont revenus positifs avec des germes diverses et des appels parfois inquiets des labos.( y compris staphylo....et autres bestioles ...)
Les enfants étaient parfaits cliniquement bien sûr.....aucune conséquence sur leur état de santé!
[...]
Cet expérience conforte complètement le postulat énoncé....N'ayons pas peur des germes ,ils sont là pour nous, quand ce sont de "bons germes de la maison" "
H.G, sage-femme.

Voilà donc...
N'aillez plus peur de ce fameux cordon, ce n'est pas une erreur de la nature ! Tout est prévu, laissez-le en paix et il vous montrera quelques uns de ses merveilleux secrets !

Des lectures intéressantes à ce sujet sur d'autres blogs !
http://www.temesira.org/la-circulaire-du-cordon/
https://midwifethinking.com/2010/08/26/the-placenta-essential-resuscitation-equipment


mardi 22 mars 2016

Les études de sage-femme quand on est mère de famille, un vrai défi.

   Autrefois (il y a quelques siècles quand même) ne pouvaient être sages-femmes que des femmes ayant elles-mêmes déjà accouché, et si possible ayant eu beaucoup d'enfants.
Aujourd'hui, en France, la sage-femme jeune diplômée type est une jeune fille femme qui a eu son bac a 18 ans et 5 ou 6 ans plus tard, après des études bien remplies commence à travailler, à faire des accouchements et tout le tintouin.

Les femmes qui découvrent sur le tard une passion pour ce métier après avoir eu un ou plusieurs enfants se lancent rarement dans le parcours du combattant que sont les études de sage-femme. En effet, les études sont organisées pour de jeunes étudiantes célibataires qui n'auront qu'à attendre leur diplôme avant d'espérer lancer une vie de famille. Il n'y a pas si longtemps, si l'on interroge les sages-femmes ayant une quarantaine d'années, c'est tout juste si on ne leur distribuait pas la pilule tous les matins. Certaines ont même dit en voyant mon ventre rond sous ma blouse d'étudiante "Ben dis donc, ça a bien changé, à mon époque, si tu étais enceinte pendant les études tu étais virée, ou au mieux, tu redoublais d'office !"



Le Programme des études

Petit bilan tout d'abord sur le déroulement des études de sage-femme en France aujourd'hui :

La PACES
(première année commune aux études de santé autrement dit le fameux "concours de médecine")

Une année de travail intensif... (Souvent deux pour beaucoup) Où tu découvres que ton cerveau a quand même bien plus de capacités de mémoire que ce que tu croyais humainement possible mais, avant de t'en rendre compte, tu passes par de grosses phases de découragement en voyant la pile vertigineuse de nouveaux cours s'entasser tous les jours sur ton bureau, qu'il te faut connaître sur le bout des doigts... mais surtout apprendre VITE ! Et surtout le principe du concours, c'est que ce n'est pas le tout d'apprendre bien, il faut apprendre mieux que les autres !
Il faut avouer que certains jours tu trouves assez absurdes les calculs d'enthalpie libre, de dérivés ou de fission nucléaire quand ton projet est de devenir sage-femme...
La motivation est le secret numéro un, en gardant un esprit léger et en partant dans l'idée qu'on l'aura du premier coup ce p#%@* de concours, ce qui permet de se donner à fond dès le début et d'espérer l'avoir tout court en 1 an ou en 2 ans.

Certaines facultés de médecine (à Toulouse par exemple) ont une à deux places pour les paramédicaux (infirmiers, psychomotricien, etc...), ce qui permet d'être sur une liste à part avec classement uniquement entre paramédicaux, c'est peu connu, peu tenté et donc, il y a souvent autant, voire plus de places que d'inscrits. Dans ces cas-là, il suffit d'avoir la moyenne au concours. Les cours et les épreuves sont exactement les mêmes. L'année où j'ai passé le concours par exemple, il y avait trois places pour médecine et une place pour sage-femme mais que personne n'a demandée.

Ensuite, une fois l'épreuve du feu passée, il y a 4 ans d'école de sage-femme découpées en L2 et L3 (2ème et 3ème année de licence en sciences maïeutiques) puis en M1 et M2 (master 1 et master 2) avec enfin le diplôme d'état de sage-femme. Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, le plus dur reste à venir...

  • La L2 est une année qui semble assez reposante après l'année de concours mais assez ennuyeuse aussi. Ce sont essentiellement des cours théoriques sur la biologie, la pharmacologie et la physiologie humaine parfois un peu d'obstétrique mais pas dans toutes les écoles et il y a un à deux petits stages de 3 à 4 semaines de soins infirmiers et d'observation en maternité, assez variables aussi selon les écoles. 

  • En L3 on rentre enfin dans le vif du sujet ! Enfin, de nombreux stages en maternité (les durées de stages sont indicatives car elles peuvent légèrement varier d'une école à l'autre) : suites de couches (6 à 9 semaines divisées en 2 stages), salle de naissance (12 semaines divisées en 3 stages) et consultations de grossesse (6 semaines en 2 stages). Et beaucoup de cours sur l'obstétrique, la grossesse, le post-partum, la pédiatrie. Axé essentiellement sur la "physiologie" (hum... telle qu'elle est envisagée en milieu médical...)
Une année assez fatigante, beaucoup de stress en stage car tout est nouveau, on est encore malhabile et toutes les sages-femmes n'ont pas forcément envie de s'encombrer de "godiches", mais elles apprécient beaucoup les larbins... Les horaires sont souvent en 12h de garde, essentiellement de jour, sauf en salle de naissance où l'on fait autant de jours que de nuits. Attention on fait souvent 40h par semaine... parce que 12h de garde c'est sur le papier, c'est plus souvent 13h en comptant un staff et des transmissions qui durent.

  • En M1, les choses très sérieuses commencent. On devient enfin une bonne petite étudiante dégourdie qui a beaucoup plus d'autonomie. Les sages-femmes apprécient de nous avoir en stage puisqu'on fait de bonnes petites mains pour les soulager dans leur quantité excessive de travail. Du coup, on est enfin super bien payées !!! 81 Euros par mois de salaire (imposable s'il vous plaît !) Youhou ! (Non, vous ne rêvez pas, il n'y a aucune erreur de frappe). 24 semaines de stages et 10 semaines de cours. Programme de gynécologie et de pathologies de la grossesse et de l'accouchement, formation en réanimation du nouveau-né, etc... Gros gros morceau aussi cette année, avec en plus démarrage du mémoire de fin d'études, des présentations de dossiers, etc...

  • En M2, ou... le pire pour la fin ! Mise en place du "stage intégré" avec 6 mois de stage dans une maternité de niveau 2 ou 3 dans laquelle on tourne dans les différents services sur les mêmes horaires que les sages-femmes, puis 2 fois 4 semaines avec gynécologie et consultations de grossesse. Le salaire est mirobolant il s'élève à 200 euros par mois. 6 à 8 semaines de cours et le mémoire de fin d'études à rendre. Une année très intense, stressante... Je n'ai personnellement eu qu'une seule semaine de congés entre le premier septembre et le 30 juin. Prévoir des semaines à minimum 3 gardes par semaine voire plus en alternance jour/nuit, jour/nuit (allez comprendre pourquoi nous sommes à plus d'un temps plein, 37h30 par semaine et sans aucun congés), bien sûr rédiger le mémoire pendant vos repos de gardes et réviser tous vos cours pour vos examens avec un cerveau de zombie, et préparer le diplôme d'état... Avoir à la fin de chaque garde la pression de la sage-femme "je te la valide cette garde ou pas ?". Bref, comment dire que le concours de PACES à côté de cette année-là c'était juste une promenade de santé. Personnellement, j'ai découvert ce qu'était le gouffre du burn-out et j'ai cru mourir avant la fin de l'année... Mes enfants ont eu une "maman-fantôme" et toute la famille en a souffert.
    Et enfin...
Le fameux diplôme... sésame à de nombreux CDD sur des postes que personne ne veut ou sur des remplacements de congés maternité à droite à gauche pendant au moins 2 ans en moyenne ou bien, la possibilité plus ou moins facile de démarrer en libéral pour faire un travail auquel vos études vous auront mal préparée puisque centrées sur l'hospitalier.

Alors maman et étudiante, toujours tentée ?

Faire des bébés ou tout simplement élever des enfants déjà tout faits pendant ces études relève du super défi ! Vous travaillerez sur un très gros temps plein voire plus... puisqu'il faut compter le temps de travail personnel en plus des cours et des stages. Sans rémunération. Et il faut en plus s'occuper de la petite famille en rentrant, gérer les gardes qui ne correspondent jamais aux horaires de crèches, d'école ou de nounou... Ne pas faire face au découragement parce que c'est looooooong comme études. Je crois que toutes les étudiantes trouvent qu'elles sont interminables.



Je n'ai personnellement pas connu la phase concours avec des enfants (et c'est certainement ce qui a contribué à ce que je n'ai pas eu à la faire en replay). Mais j'ai donc expérimenté 2 grossesses et 2 enfants en cours d'études.

A savoir que les écoles de sages-femmes sont dorénavant obligées de proposer des aménagements d'études en cas de grossesse. Ce qui signifie, possibilité de prendre une année de pause, ou bien (j'ai choisi cette option en L2 pour mon premier enfant et en M1 pour le second) répartir le programme de l'année sur 2 ans en séparant théorie sur une année et stages sur la suivante. Ce qui permet d'avoir des années allégées, un peu à "mi-temps" et d'avoir une vie de famille un peu plus correcte. Le problème c'est que ce n'est pas facilement réalisable sur la 5ème année qui est pourtant la plus chargée et la plus éprouvante physiquement (et nerveusement).


Prévoir les désillusions

Évitez, comme c'est mon cas, d'habiter à plus de 250 km d'une école de sage-femme avec un conjoint qui ne peut pas se déplacer à cause d'un boulot peu flexible... Cela rend l'organisation beaucoup plus complexe et sachez que la majorité des stages ont lieu en CHU, à côté de l'école. Les départs sans la famille sont dans ce cas bien plus long, même si ça peut avoir le mérite d'entretenir la jeunesse quand vous partez pour 3 jours en train ou en covoiturage avec le sac à dos qui contient, sac de couchage, cours, 3 culottes et, et, et... le tire-lait !!!

L'idéal étant d'habiter dans la ville de l'école et d'avoir beaucoup de soutien pour l'organisation (papi, mamie, copines, voisines) et un couple SUPER-SOLIDE ! Attention, les études de sage-femme exercent un véritable broyage des relations conjugales, vous allez souvent vous sentir incomprise par votre conjoint qui pourra difficilement imaginer dans quel milieu sordide vous évoluez.

Il est tout à fait possible que vous vous découvriez une pathologie mentale en cours de cursus, une dépression cognée, une psychose, des phases maniaques ou hystériques et des moments de profonde prostration ou carrément un dégoût du métier de sage-femme (j'ai souvent eu l'envie soudaine d'être fleuriste pendant ces années). Pas évident quand il faut continuer de gérer le quotidien d'une famille.

Si vous avez connu un bel accouchement naturel, en petite maternité, maison de naissance ou à la maison... Oubliez ! Au moins durant vos études. (voire même, n'en parlez jamais à personne). Sachez que tout ce que vous verrez ne ressemblera en rien à ce que vous avez connu. Imaginez plutôt que vous serez sur une autre planète et prenez juste ce qu'il y a à apprendre. Vous ne verrez pas peu d'accouchements en liberté de mouvement et sans péridurale. Vous serez formatées formées au travail de sage-femme hospitalière super technicienne sur-exploitée. Mais si vous souhaitez vous engager sur la voie du libéral, il faudra vous reformer en sortant de vos études...

Ne vous attendez pas à avoir plus de bienveillance de par votre statut de mère par les sages-femmes. Certaines sont admiratives mais d'autres hyper désagréables (jalouses comme des poux parce que vous êtes wonder-woman ???). Par contre, elles vous laisseront volontiers les démarrages d'allaitements difficiles à gérer ou la femme qui a mal mais à qui on ne peut pas poser de péri...

...
Voilà donc un portrait que j'espère pas trop sombre... Parce que je suis persuadée qu'après, si l'on exerce son art dans le cadre qui nous convient, c'est un métier fantastique dans lequel je me régale déjà et qui compense malgré tout le salaire peu conséquent inhérent à nos responsabilités et à notre investissement.

Il y a environ 1 à 2 mères de famille par promotion d'une trentaine d'étudiants je dirai... Certaines arrivent au bout de ces études même en pondant des bébés, et une fois sorties du tunnel sont ravies, donc, c'est possible.

La pensée est créatrice. Je crois que si c'est votre chemin, les portes s'ouvriront et le destin vous fournira les rames... ;-)



PS (un an après la première rédaction de cet article) :
Arrivant au terme de mes études, je me vois aujourd'hui bien plus pessimiste. Mes examens sont à priori validés, il ne me reste que quelques jours de stage, un mémoire que je remettrai à la fin de l'été... Mais j'ai le sentiment d'avoir perdu beaucoup. La fierté d'être arrivée au bout n'est plus au rendez-vous. J'ai découvert l'horreur du burn-out durant les derniers mois, à ternir debout je ne savais plus comment, à pleurer quotidiennement et à être incapable de m'occuper de mes enfants.
Toute la famille en a pâti. J'ose espérer que nous allons réussir à nous reconstruire dans les mois à venir.
Bref, je ne recommande plus ces études aux jeunes mères, pas en France en tous cas. Et si j'avais su que ce serait si dur, je ne l'aurais pas fait. Ou alors ailleurs et différemment.



samedi 27 février 2016

Mon Peuplier, l'arbre de mes petites morts...


Quel est cet arbre à 2 facettes ?
 
Je vous présente "mon" peuplier, cet hiver. 

Voilà quelques années que je l'ai rencontré et que sa forme toute particulière m'a interpelée.

Vous voyez cet arbre au port majestueux en grimpant la colline ? 

Et étrangement lorsqu'on le contourne, on croirait un arbre presque mort, sur le point de tomber, creux...


Une autre particularité, c'est cette source qui sort un peu plus haut sous un grand platane (dont je vous parlerai un autre jour) et qui retourne sous terre en passant sous ce peuplier pour ensuite sortir à nouveau un peu plus bas dans un abreuvoir laissant sur son sillage une traînée d'herbe plus verte et plus dense.


Ses racines sont très puissantes et profondes pour le tenir sur cette pente importante, et à son pied, une petite plateforme semble vous proposer de vous arrêter sous son ombre.


J'aime le peuplier parce que je crois que si j'étais un arbre, je serais un peuplier. Cet arbre tout mince aux premières années de sa vie, qui a un besoin de boire si intense, et dont le feuillage ultra-sensible s'exprime au moindre petit souffle de vent comme s'il s'agissait d'une tempête.

 


Le cycle Vie / Mort / Vie


 Celui-ce m'a semblé incarner tellement bien la Mort et la Vie mêlée que je l'ai adopté pour m'y recueillir.
A la fin de l'hiver, je viens après chaque rencontre avec mon arbre, croquer l'un de ses bourgeons qui m'emplit la bouche d'une saveur si puissante qui me régénère.
J'aime caresser l'intérieur de son tronc et les formes étranges qui s'y moulent et évoluent années après années, creusées par la pluie et séchées par le soleil.
Je me repose sous son ombre l'été et j'écoute bruisser ses feuilles.

Y déposer mes lunes, rituel plein de sens



C'est ici que je viens me recueillir lors de mes lunes.
Je viens y pleurer,
Parfois y laisser couler le sang directement à la terre,
Ou verser à son pied une petite bouteille d'eau et de sang de lunes mélangés,

Puis j'y dépose la prière d'un nouveau cycle :

Je laisse mourir 
Mes peurs, mes hontes, mes doutes et mes culpabilités,
Je les lâche et je les donne à la Terre.
Je les laisse mourir et se transformer
Pour faire renaître en moi
La Joie, la Paix, la Confiance et l'Amour,
Je les sens monter en moi 
Je m'en imprègne et je les fais vibrer.
Merci à la Terre de transformer ces énergies,
De les faire mourir, de les transformer 
et de les faire renaître sous une forme lumineuse...


J'effectue cette prière à genoux les mains au sol ou à plat ventre et je savoure la sensation de la vibration de la Terre dans mon ventre, mes mains, mon visage.
J'y ajoute parfois des choses particulières et plus précises que je souhaite laisser partir de ma vie, et des remerciements particuliers pour le cycle qui vient de passer.

J'accroche à chaque lune un petit fil de laine ou un ruban de couleur rouge aux branches de mon peuplier.


J'ai commencé ce rituel aux lunes qui ont suivi mon retour de couches après la naissance de mon premier enfant. Ce fut (et c'est encore) pour moi un formidable moyen de guérison de ma féminité. Une manière d'honorer ce temps particulier où le sang coule de mon sexe et de le voir comme un moment privilégié et non plus comme une malédiction.


"Parler aux arbres" et s'en faire des alliés



J'ai le sentiment d'avoir noué une véritable complicité avec cet arbre.
Je le sens joyeux de me recevoir, et j'aime m'imprégner de sa sagesse.
J'y vais parfois partager des moments importants pour moi
Me recentrer lorsque j'appréhende des évènements à venir.
Par exemple, je suis allée lâcher mes peurs auprès de lui lorsque j'ai été assaillie de doutes et d'angoisses quelques jours avant la naissance de mon second enfant. Je lui ai demandé de me partager son ancrage et sa force pour traverser la tempête à venir et j'ai prié l'univers pour que la tempête soit plus douce que la première fois.
Je lui ai demandé de veiller sur moi et je lui faisais signe de ma fenêtre durant les derniers jours de ma grossesse.
J'ai pris avec moi un morceau d'écorce qui m'a accompagnée pendant la naissance rapide et fluide de mon fils.
 Quand je vais le voir et que je l'aperçois au loin je sens son aura qui diffuse autour et au fur et à mesure que je m'approche je sens sa densité et j'ai l'impression de recevoir sa vibration.


J'avais envie de vous partager cette expérience magique que je n'assumais pas trop auparavant mais qui m'apporte tellement que je pense que ça peut à votre tour, vous donner des idées !



mercredi 3 février 2016

Entre la mère idéale et la mauvaise mère...

Être mère...
Tout un programme !
Entre suivre ses idéaux et faire face à la réalité du terrain et de l'humain...
Jongler entre les besoins de l'enfant, du couple, de la famille et les siens..


petit Hibou mange des mûres

   Dans mon monde idéal, je vivais une grossesse épanouissante en totale connexion avec mon bébé, j'accouchais dans l'extase, j'allaitais mes enfants jusqu'au sevrage naturel vers 3-4 ans, ils n'avaient bien sûr pas de tétine, ils étaient portés abondamment en écharpe et avec amour, dormaient à côté de nous d'un sommeil reposant car c'est bien connu, un enfant materné et en co-dodo est bien plus serein et en confiance et donc dort profondément. Ils ne mangeaient que des aliments vivants sains et bio... Je ne les laissais jamais pleurer, et de toutes façons, ils n'auraient jamais besoin de pleurer puisque tous leurs besoins d'amour et de proximité seraient remplis. Ils étaient en couche lavable exceptionnellement mais ma connexion avec eux me permettait de pratiquer l'hygiène naturelle infantile et de répondre à tous leurs besoins d'élimination et donc de les laisser sans couche la plupart du temps. Ils n'allaient pas à l'école mais apprenaient à leur rythme à la maison dans une joyeuse et enthousiaste communication avec leurs parents...

Cui cui cui...

Et puis... PLOUF ! Mes enfants ont décidé que mes idéaux devaient être revus à la baisse sûrement et j'ai dû donner un grand coup de pied dedans.

J'ai trouvé super dur d'être enceinte... J'ai dégueulé de nombreux repas, eu des bleus plein les jambes, je me suis traînée comme si j'avais une gastro de plusieurs mois d'affilées.
J'ai trouvé mon premier accouchement horrible (pourtant un simple accouchement à domicile)...
J'ai trouvé mon second accouchement trop "facile", rien d'extraordinaire, ni d'extatique...

Mes enfants ont pleuré beaucoup... le soir surtout pour l'aîné, mon petit loup; la nuit surtout pour le second, mon hibou (c'est encore plus sympa la nuit...).
M'ont pincé les seins et fait maudire l'allaitement maternel... (Dès l'âge d'un an, j'ai vite espacé les tétés.)
Ils ont étalé de nombreux cacas sur le plancher, pissé sur moi un nombre incalculable de fois jusqu'à ce que je me décide à remettre des couches. Et même des jetables la nuit !
Petit Hibou a une tétine, j'ai craqué après de nombreuses nuits sans sommeil, les tétons en feu et au bord de la surdité due à des hurlements incessants. Moi qui jamais, ô grand jamais ne ferais entrer cette "chôse" dans ma maison...
Petit Loup se sauve tous les jours pour aller manger chez sa grand-mère parce que c'est meilleur le "pain jaune" (la baguette industriel) que le pain avec "la grosse croûte" (le pain bio artisanal) et que là-bas, on peut mettre du sucre dans les yaourts, qu'il y a des yaourts tout court plein le frigo, en fait... Et des goûters plein de bonbons et de brioches...
J'ai pesté contre le co-dodo quand je me retrouvais entre mon petit Loup qui me tripotait les cheveux toute la nuit et mon petit Hibou qui me tripotait les tétons en même temps... écrasée entre les 2... Je finissais par me sauver pour dormir sur le canapé TOUTE SEULE !!!
J'ai bien souvent jeté mes bébés dans les bras de leur père ou de ma belle-mère en fin de journée : "Tiens ! Prends-le ! J'en veux plus !
Mais pourquoi j'ai voulu des gosses, mon Dieu, c'est épuisant !"

Je leur ai hurlé dessus parfois, à bout, épuisée parce MOI, je voulais faire une sieste mais pas eux, apparemment. J'ai pondu 2 engins à énergie perpétuelle, rechargeables au soleil et qui n'ont pas besoin de sommeil semble-t-il, ou moins que des adultes en tous cas.
J'ai donc renoncé à l'idée de les avoir 24 heure sur 24 à la maison et trouvé que finalement, l'école ce serait pas mal...

petit Hibou

Et j'ai pleuré sur mon sort bien souvent en me maudissant s'être une aussi mauvaise mère et en admirant toutes ces femmes qui, elles, remplissaient aussi bien mes idéaux, et avec le sourire s'il vous plaît, et sans avoir la peau sur les os...

Et puis, et puis, je me demande si en fait, je n'ai pas "bien fait" de lâcher mes idéaux lorsque je sentais que je dépassais mes limites afin d'éviter qu'ils ne deviennent des dogmes.

Accepter que je n'ai ni l'histoire, ni l'environnement, ni le soutien, ni le tempérament de ces mères que j'admire et que ma foi, mes enfants ne m'en voudront peut-être pas tant que ça.

Privilégier l'humain sur les idéaux.

Se respecter en tant que femme, individu, pour que la mère que je suis puisse montrer l'exemple à ses fils et qu'ils sachent à leur tour respecter leurs limites (et celles de leurs compagnes !).

Peut-être aussi éviter que mes enfants décident plus tard de ne pas avoir d'enfants parce que "ça demande trop de sacrifices". (Ce que j'ai moi-même pensé avant que petit Loup ne s'invite, et que, au vu de la natalité en berne, pensent de plus en plus de gens aujourd'hui).

Donc, peu à peu, mais ce n'est pas acquis encore, je réalise que ce qui est important, c'est le fond et non pas la forme. Que je donne aussi avec beaucoup d'amour un biberon à mon fils les jours où je n'ai pas envie de donner le sein. Que je passe des moments bien détendus à jouer avec lui même s'il a une couche mouillée sur les fesses. Que j'ai plaisir à retrouver mon grand lorsqu'il rentre de l'école. Et que je ne serai jamais une mère parfaite, et que du coup, ce sera plus simple pour eux de s'envoler et de trouver plus tard une femme "mieux que leur mère" !

petit Loup


Si tu penses un jour avoir acquis la sagesse... fais des enfants ! Et tu verras que tu as encore du chemin...

mardi 2 février 2016

Fêter l'Imbolc ou accueillir le renouveau.

Aujourd'hui, c'est la Chandeleur, ou la Sainte Brigitte, ou l'Imbolc.
J'ai décidé de fêter cette période du renouveau, de la naissance de l'énergie du Printemps au coeur de l'Hiver.
J'ai "hiberné", je laisse mourir ce qui doit mourir du cycle de l'année précédente et je mets à germer les graines de l'année à venir.
Mes projets matériels, physiques,
Mes projets spirituels, de développement personnel...

Je serai seule à le fêter même si j'aurais aimé le faire lors d'un cercle avec d'autres femmes, ce ne sera pas possible cette année. Mais ce sera l'occasion de me centrer vraiment sur moi-même.
J'ai apporté pour mettre sur l'autel des bougies, quelques fleurs du coeur de l'hiver, un peu de lait (maternel, le mien !), quelques huiles essentielles, des petites papiers à brûler sur lesquels noter mes intentions à faire mourir, et un papier à conserver sur lequel noter les graines à semer et ce que je souhaite faire germer en moi et autour de moi durant l'année à venir.

Et puis, il y a ce blog, que je démarre aujourd'hui tout doucement parce que je trouve que c'est un beau jour pour une naissance.
petit mandala fait maison